- croupion
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• v. 1460; de croupe1 ♦ Extrémité postérieure du corps (d'un oiseau), composée des dernières vertèbres et supportant les plumes de la queue (⇒ uropygial). Morceau délicat au-dessus du croupion d'une volaille. ⇒ sot-l'y-laisse.2 ♦ Fam. et péj. Le derrière humain. ⇒ croupe. Tortiller du croupion.3 ♦ (trad. angl. Rump Parliament) Hist. Appos. Parlement croupion, surnom donné au Long Parlement anglais, alors qu'après l'épuration de 1648, il n'était plus composé que de puritains. — Par ext. Assemblée, parti croupion, qui n'est plus qu'un résidu et n'est plus représentatif.Synonymes :- croupe (familier)- fesses- popotin (populaire)- postérieur (familier)croupionn. m. Extrémité postérieure du tronc des oiseaux, portant des plumes appelées rectrices. Le croupion d'un poulet.|| Zone d'attache de la queue, chez les mammifères.⇒CROUPION, subst. masc.A.— Extrémité postérieure du corps des oiseaux, correspondant aux dernières vertèbres (vertèbres sacrées) et supportant les plumes de la queue. Croupion de canard, de colombe, de cygne, de pigeon, de poule. Les plumes du croupion du paon (CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 2, 1805, p. 607). Les pies, sautillant sur la terre brune avec leur queue plantée dans leur croupion comme un éventail fermé (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 141).♦ Loc. fam. La bouche en croupion de poule (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 173). Synon. plus usuel en cul de poule.— Spéc. Croupion de volaille consommable. Synon. bonnet d'évêque, sot-l'y-laisse :• 1. ... l'arrière-train de la bête se sépara et se tint debout, le croupion en l'air : c'était le bonnet d'évêque. (...) Clémence répétait, au milieu du bruit, avec insistance :— Monsieur Poisson, écoutez, Monsieur Poisson... Vous me garderez le croupion, n'est-ce-pas!— Ma chère, le croupion vous revient de droit, dit Madame Lerat, de son air discrètement égrillard.ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 577.B.— P. anal.1. P. anal. d'aspect, p. plaisant. fam. [En parlant d'une pers.] Derrière, cul. Synon. croupe. Se démettre le croupion (Ac. 1798-1878). Elle me montra toutes ses cuisses, des grosses, son croupion (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 62). Ce contribuable ne songea même jamais à me tâter le croupion (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 216).— Loc. fam. (le mot remplace cul). Se casser, se décarcasser, etc., le croupion. Faire de grands efforts (de réflexion, d'imagination). Lui, c'était un as. Y a pas à tortiller du croupion, i'savait y faire (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 36). Il se décarcassait le croupion pour faire faire à sa société une économie de cent sous (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 15).Rem. Ce sens est attesté ds les princ. dict. du XIXe et du XXe s., soit sans marque styl. (Ac. 1798, Lar. 19e), soit comme ,,trivial`` (DG), ,,très fam.`` (Ac. 1835-1932, BESCH. 1845, GUÉRIN 1892) ou ,,plais.`` (ROB., Lar. Lang. fr.).2. P. mépris. [En parlant d'un organisme pol. qui ne comprend plus qu'une partie dérisoire des membres de l'organisme préexistant, qui constitue un résidu de cet organisme].— HIST. Parlement croupion (angl. Rump Parliament). Cf. étymol. Le Parlement vaincu est épuré, n'est plus qu'un Rump, un Parlement croupion (Hist. universelle, t. 3, 1967, p. 210 [encyclop. de la Pléiade]).♦ P. anal. (littér., avec antéposition expr.) :• 2. Le vrai est qu'une Chambre sans mandat et tronquée n'avait aucun droit de disposer de la couronne (...) Il est encore certain que ce croupion de la Chambre des députés, que ces 221, imbus sous Charles X des traditions de la monarchie héréditaire, n'apportaient aucune disposition propre à la monarchie élective; ...CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 658.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1461 « partie postérieure du bassin de l'homme » (VILLON, Test., éd. Rychner et Henry, 921); 2. 1538 « saillie postérieure du corps des oiseaux » (EST., s.v. uropygium); 3. 1838 croupion, parlement croupion, surnom donné par les adversaires de Cromwell au ,,Long Parliament`` anglais après l'épuration forcée de 1648 (Ac. Compl. 1842). Dér. de croupe; suff. -ion; le sens 3, calque de l'angl. Rump [Parliament] 1659 ds NED. Fréq. abs. littér. :52.
DÉR. Croupionner, verbe intrans. a) [En parlant d'un cheval] Élever la croupe sans ruer. À chaque coup d'éperon, le cheval croupionnait (Hermant ds Lar. Lang. fr.). b) Fam., p. anal. [En parlant d'une pers.] ,,Remuer le derrière en marchant`` (FRANCE 1907). [Mme Heaume] taillait ses buis en croupionnant solennellement (H. BAZIN, L'Huile sur le feu, 1954, p. 135). Rem. La docum. atteste, au sens correspondant à croupionner B, le dér. croupionnade, subst. fém. Elles me font pouffer [ses femmes] avec leurs croupionnades timides (J. DE LA VARENDE, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, 1936, p. 71). — 1re attest. 1858 (LARCH. t. 7, p. 468); de croupion, dés. -er.BBG. — LEW. 1960, p. 311.croupion [kʀupjɔ̃] n. m.ÉTYM. 1460; de croupe.❖1 Extrémité postérieure du corps (d'un oiseau), composée des dernières vertèbres dorsales et supportant les plumes de la queue. ⇒ As (de pique). || Morceau délicat au-dessus du croupion d'une volaille. ⇒ Sot-l'y-laisse. || Croupion de poule, de poulet, de pigeon (cit. 3.2). || Du croupion. ⇒ Uropygial.1 L'Albanais voulut me régaler d'une de ces poules sans croupion et sans queue.Chateaubriand, Itinéraire…, 153.2 (…) la géline s'affaissa sur ses jarrets, partageant en deux, au centre du croupion, les plumes de sa queue qui s'éploya en éventail horizontalement.L. Pergaud, De Goupil à Margot, p. 205.2.1 Un dos large et ferme s'achevant par un croupion abondamment fourni sur toutes ses faces de plumes fines et soyeuses, douze plumes caudales plutôt courtes que longues (…)M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 150.♦ ☑ Loc. fam. La bouche en croupion de poule. ⇒ Cul (en cul de poule).2 Chez les mammifères, La base de la queue.3 Fam. Le derrière humain. ⇒ Coccyx, croupe, cul, derrière (→ Chignon, cit. 1). — ☑ Loc. fig. Se décarcasser, se casser… le croupion : se donner beaucoup de mal pour parvenir à un résultat.3 Il recevait des millions et il se décarcassait le croupion pour faire faire à sa société une économie de cent sous.G. Duhamel, Chronique des Pasquier, X, p. 294.B En appos. (après un nom). Hist. (trad. angl. rump). || Le Parlement Croupion : dans l'histoire d'Angleterre, Nom donné au Parlement (Long Parliament) convoqué par Charles Ier en 1640, dissous par Cromwell en 1653 et rappelé à deux reprises (Rump parliament).♦ Par ext. Se dit d'un organisme politique qui n'est plus que le résidu d'un autre qui était réellement représentatif. || Un syndicat, un parti croupion.❖DÉR. Croupionner.
Encyclopédie Universelle. 2012.